let's this party started (tevin)

Ses doigts s’accrochent férocement à ses hanches. Gavin veut, désire et ce qu’il souhaite, il aime l’obtenir. Ce soir, sa proie, le cadeau sur sa liste de souhaits, c’est Tegan. C’est cette fille qu’il connaît depuis tellement longtemps qu’il ne sait plus, qui chante dans son groupe et avec qui tout le monde l’imagine depuis des mois. Cette fille qui le désire, réciproquement, il le sait grâce à leur conversation de la semaine passée où il a fuit lâchement, effrayé. Tegan lui ordonne de l’embrasser et à cet instant, avec la sensualité de son timbre de voix, Gavin ne répond plus de rien. Aveuglé et aliéné par son désir féroce, il plaque brutalement ses lèvres sur celles de la brune, au coeur de cette foule animée par le rythme de la musique, assourdissant. Ses lèvres dérivent à son lobe, de nouveau, pour venir murmurer quelques mots, comme une injonction, un ordre. — Toi, moi, ma voiture, dans deux minutes. Il s’éloigne, s’empare au passage d’un shot qu’il liquide d’une traite avant de s’échapper pour marcher jusqu’à sa voiture. Il s’adosse contre la portière, la scrute du regard, la cherche. Pour le moment, les environs sont déserts. Puis finalement, Tegan n’a pas le temps d’arriver à lui que Gavin se rue à ses lèvres pour l’embrasser férocement. Il la soulève légèrement contre la tôle de la voiture. Il presse son bassin au sien pour la tenir en équilibre alors que Gavin continue de l’embrasser. Gavin cherche à ouvrir la portière arrière pour s’y étendre avec elle mais il est tellement pris par le baiser qu’il n’y parvient pas. Il rouspète contre sa bouche alors qu’une de ses mains glissent sous sa robe, sur sa cuisse, envieuse, gourmande et curieuse.

Ils s’embrassent férocement, comme si mettre un terme aller les tuer ; pour lui, il s’agirait d’une mort par frustration intense. Tegan lui retire son tee-shirt, un vieux haut de hockey floqué que Alex lui a offert pour son quart de siècle, ses vingt-cinq ans et vient lui dire qu’elle s’occupe de tout, de lui. La main de la brune vient rejoindre la sienne, dans son boxer qui n’est que trop étroit à son goût. Gavin gémit, bascule la tête en arrière alors que Tegan le caresse doucement. Il ne va pas tenir longtemps, il attend cela depuis tant de temps qu’il ne peut rien contrôler, encore moins en la voyant nue devant lui. Gavin attend quelques instants mais après quelques bonnes minutes, il n’en peut plus. Il la soulève dans ses bras, l’invite à entourer ses hanches de ses jambes interminables et fines puis s’avance à tâton, dans le noir, dans la chambre de Tegan dans laquelle il n’est pas rentré depuis l’emménagement de la jeune femme. Aussitôt qu’il rentre dans la pièce, le blond est frappé par le parfum de Tegan, partout et cela ne fait que renforcer sa frénésie, comme un drogué qui voit de la poudre. Il n’arrête pas de l’embrasser et déjà, sa bouche gonfle de tant d’échanges intenses. Puis, Gavin jure. Il est obligé de se détacher d’elle alors qu’il est nu comme un ver et qu’il n’en a pas envie pour aller récupérer ce qu’il cache toujours dans son porte-feuille, un condom. Gavin se rallonge, sur le flanc cette fois-ci et pose sa main dans le creux du dos de Tegan pour la rapprocher de lui tout en lui tendant la protection. — Je veux que tu le fasses, annonce Gavin. D’ordinaire, le blond ne laisse jamais aucune femme le faire et préfère sans occuper, question d’habitude mais là, c’est Tegan et il veut de nouveau sentir ses doigts fins s’appliquer autour de son pénis. — Dépêche-toi, Tegan, j’te veux maintenant, bordel de merde, je n’y tiens plus, qu’il grogne, frustré et impatient.

Tegan mène la danse. Il était certain qu’elle était ainsi, directive jusqu’au pieu et il n’est pas déçu même si d’ordinaire, il est plutôt du genre maniaque du contrôle. Il la sent se glisser sur lui et il gémit. Elle est chaude, étroite. Il ne peut pas dire le contraire : il se sent si bien en elle. Gavin laisse la brune mener la danse. Il ne bronche pas. Il ne la quitte pas des yeux. Elle a la tête en arrière mais le fixe. Son regard dérive sur sa jolie poitrine, discrète certes mais parfaite à ses yeux puis lentement vers leur point de fusion. — Putain de merde, jure Gavin. Elle est bonne, trop bonne. Gavin se redresse en position assise tout en tenant le bassin de Tegan pour qu’elle reste droite sur lui ; ainsi, il la sent encore mieux et ses gémissements ne font que s’accentuer. Gavin soulève le bassin pour accentuer le rythme comme le contact entre leurs corps, ses lèvres glissant dans son cou pour en sucer la peau, la mordiller. Gavin ne veut pas que cela s’arrête, jamais. C’est trop bon, trop incroyable. Qui l’aurait dit, eux deux, dans un lit, à se faire gémir ? Le blond perd peu à peu le contrôle de son corps, de son esprit. Il n’entend plus rien sauf leurs gémissements, leur plaisir commun. Il la touche, il la caresse, il l’embrasse, sans aucun répit. Gavin ne maîtrise rien et surtout pas son bassin qui culbute de plus en plus fort celui de Tegan. Il l’allonge sur le matelas après s’être retiré puis la pénètre de nouveau, brusquement, sans aucun ménagement. Gavin ne va plus tenir longtemps, il est sur le point de jouïr et ses gémissements qui se transforment peu à peu en râles, en cris, ne trompent pas. — Tegan, putain...

L’orgasme foudroie Gavin. Il se laisse tomber littéralement sur le corps nu parsemé d’une légère pellicule de sueur de la brune. Elle lui caresse le dos, lui embrasse le cou tout en lui confiant que c’est son plus bel orgasme. Gavin n’est pas peu fier et il peut en dire de même. Il n’a jamais jouis si fort, si brutalement, au point de se sentir tremblé et de voir trouble. Il se redresse avant de venir embrasser tendrement Tegan puis de sortir du lit, un instant, afin de se débarrasser de la protection souillée. C’est nu comme un ver, une poignée de secondes plus tard, qu’il rejoint Tegan dans le lit de celle-ci. Il se colle à elle, passe sa jambe par delà les siennes pour l’emprisonner contre lui et qu’elle ne s’en aille pas. Gavin pose son menton sur l’épaule dénudée de la brune. Il peine à se remettre de ce plaisir foudroyant. Il est encore tout essoufflé de leur ébat charnel. Gavin tire sur le drap pour recouvrir leurs nudités. Le guitariste ne sait pas quoi dire. Il a peur de dire une connerie, de briser l’ambiance ou de blesser la jeune femme. Il ignore ce que va être leur relation après cet ébat nocturne. — Tu m’as tellement épuisé que j’suis pas certain de tenir le choc pour un deuxième round, plaisante Gavin en l’observant par delà ses longs cils blonds. Vont-ils en parler au groupe ? Ils se disent tout mais ça ? Ce serait trop bizarre, estime Gavin. Il se demande si elle aussi se pose autant de questions et finalement, l’interroge. — Tegan, tout va bien ?

Elle se cale contre lui et Gavin la laisse faire. Il ne bronche pas, au contraire et la prend même dans ses bras, dans le creux de ses muscles pour la rapprocher encore plus de lui. Elle est aussi crevée que lui, c’est pour dire combien ce fût intense et fort. Il se regardent. La brune ne répond pas. Attendre demain. Gavin craint le lendemain. Qu’est-ce qu’il va se passer, au réveil, quand ils réaliseront réellement ce qu’il s’est produit cette nuit ? Vont-ils le dire aux autres ou garder cela pour eux ? Que vont-ils devenir ? Tant de questions lui turlupinent l’esprit et lui encombre les pensées. Gavin ne reste jamais dormir, c’est bien connu que pour lui, c’est une marque d’attachement et qu’il ne s’attache pas, il ne fait pas dans les sentiments. Mais ce n’est pas n’importe quelle femme, n’importe qui. C’est Tegan et depuis des mois, il pense à elle, louche sur ses formes harmonieuses. C’est pourquoi il se surprend à articuler un simple — Oui, d’une voix encore plus rauque que d’habitude. Etendu à ses côtés, l’inspiration le frappe. Il voudrait avoir sa guitare, un cahier et être seul pour chantonner car personne ne sait qu’il aime chanter. Il a envie d’écrire sur elle, sur lui, sur cette nuit. Suivant son impulsion, Gavin se lève et va dans le salon chercher une vieille guitare à Tegan. Il enfile un caleçon au passage pour ne pas se balader nu, pudique toutefois. Gavin revient s’asseoir sur le lit avec la gratte et commence à l’accorder, minutieusement, concentré sur l’instrument même s’il louche encore sur Tegan, dénudée. — Tu te sens de pousser une note ou deux ?, s’enquit-il en levant ses yeux dorés vers elle.

La musique a toujours été un havre de paix, un terrain paisible pour Gavin. Il y noie son malheur, sa haine, sa colère ou dans le cas présent, son angoisse que cette nuit ne change trop de choses dans sa vie. Il commence à composer quelques notes d’une de leur chanson, un de leur premier succès, composé à huit mains. Il est attentif à la voix de Tegan, comme toujours. C’est son rôle de guitariste de la guider dans le rythme à avoir. Cela le démange de chanter mais il ne peut pas, il ne veut pas. Il a trop honte, trop peur d’être faux et sans talent du moins pas autant que la brune. Le moment qu’ils partagent est très intime, presque autant que ce qu’il s’est produit quelques minutes auparavant, dans une dimension toute autre bien entendu. A la fin de la chanson, Gavin relève le menton de la chanteuse et vient doucement capturer ses lèvres avec une infinie tendresse. — Il faudrait qu’on s’envoie en l’air avant chaque répét pour éviter qu’on ne s’engueule, plaisante Gavin. Il est vrai qu’à chaque répétition depuis plusieurs semaines, le ton hausse et ils ne sont jamais d’accord, sur rien du tout. Ce soir, il préfère en rire qu’en pleurer ou s’en agacer. Il est euphorique, Gavin, heureux et pas encore tout à fait redescendu de son orgasme foudroyant. C’était atomique, indescriptible. Peu à peu, la fatigue tombe néanmoins, alourdissant ses paupières. Il pose la guitare en équilibre contre le mur avant de s’allonger dans les draps de Tegan. Gavin lui retire son tee-shirt pour qu’elle soit seins nus et la serre contre lui, buste contre buste. Ainsi, il se sent paisible et rapidement, trop à son goût, Gavin s’endort.

Ils s’endorment l’un contre l’autre avec l’écho de ce duo improvisé dans la tête, comme une douce berceuse. Lorsque Gavin ouvre les paupières, le corps meurtri par un ébat intensif, il est seul dans le lit et la place occupée précédemment par Tegan est froide. Il roule dans le lit, enfoui son visage dans l’oreille de plumes de la jeune femme et inspire profondément son parfum qui lui fait tout aussitôt un effet dingue. Finalement alléché par l’odeur de nourriture, sucrée et chaude, Gavin daigne à se lever. Il a son caleçon mais ne trouve pas son tee-shirt gris, floqué. Tant pis. Ce n’est pas comme si cette nuit, Tegan ne l’a pas vu totalement nu et suant au-dessus d’elle, en train de lui faire l’amour. Il passe une main dans ses cheveux, baille puis se lève. Ses pieds foulent le sol froid, lui arrachant un frisson. Gavin retrouve la brune, dans la cuisine, préparant le petit déjeuner. Il ne sait pas comment l’aborder. D’habitude, la fille ne reste pas autant – même si là, c’est lui qui squatte – et elle n’est surtout pas Tegan Holcroft, la fille de ses rêves. Il ne sait pas s’il doit l’embrasser ou jouer le bon pote, ce qu’il était pas plus tard qu’hier soir avant qu’ils ne se chauffent mutuellement et s’envoient en l’air. Finalement, Gavin articule un vague mot d’une voix rauque et cassée. Quiconque le cotoie un minimum sait qu’il n’est pas du matin tant qu’il n’a pas bu son café. — ‘lut. Gavin se hisse sur le tabouret de bar alors que Tegan lui serre une tasse d’un café noir, comme il l’adore. Presque imbuvable. — Merci, grogne-t-il en prenant la tasse entre les mains pour se réchauffer. Il constate que son tee-shirt est sur les épaules de Gavin et curieusement, ça lui fait quelque chose. — T’es debout depuis longtemps ? Fallait me réveiller, tu sais.